C’est en 2016 qu’apparaît la première influenceuse virtuelle en France :
Miquela Sousa, qui compte aujourd’hui près de 2,5 millions de followers sur Instagram. Les influenceurs virtuels s’installent doucement sur les réseaux sociaux. Luxe, mode, beauté… À la fois tendances et populaires, ils permettent aux marques de se différencier et de se démarquer. Et ça marche, puisqu’à l’instar de leurs homologues humains, ils attirent les consommateurs. Un levier que de nombreuses marques n’hésitent pas à activer dans leur stratégie de marketing d’influence.
Les opportunités des influenceurs virtuels
Des influenceurs entièrement programmables
L’un des principaux avantages des influenceurs virtuels réside dans la liberté qu’ils offrent aux marques. Contrairement aux influenceurs humains, ces avatars sont entièrement gérés par leurs créateurs, de leur apparence à leur comportement en passant par leur personnalité. Par exemple, l’agence The Clueless a créé Aitana Lopez, une influenceuse IA, pour pallier aux risques liés aux collaborations humaines. Selon Rubén Cruz, designer de l’agence, cette solution a permis de contourner les obstacles posés par les influenceurs humains, tels que les annulations de dernière minute. Le contrôle du contenu et de la réputation est également un avantage considérable pour les grandes marques. Ces dernières sont ainsi à l’abri de tout bad buzz pouvant toucher certains influenceurs humains. Ce contrôle est d’autant plus appréciable dans les secteur du luxe, de la mode et des cosmétiques où la maîtrise de l’image de marque repose sur des codes très strictes.
Un coût et un taux d’engagement attractif
Les influenceurs virtuels peuvent également être une option plus abordable pour les petits budgets. Stéphane Galienni, cofondateur de l’agence BLSTK, explique que les influenceurs humains peuvent coûter très cher, notamment en raison de leur rémunération, des frais de déplacement et de leurs exigences personnelles. Les influenceurs virtuels sont quant à eux plus accessibles même pour des marques aux budgets limités. De plus, le taux d’engagement des influenceurs virtuels est très attractif : d’après une étude publiée par HypeAuditor, le taux d’engagement des influenceurs virtuels est presque 3 fois plus élevé que celui des influenceurs humains.
Une flexibilité dans la mise en place de campagnes marketing
Les influenceurs virtuels sont disponibles 24/7 et peuvent être présents sur plusieurs campagnes simultanément sans aucune contrainte physique. Cela permet aux marques de planifier des campagnes de manière flexible et de maximiser leur visibilité sur les réseaux sociaux. Qui ne rêve pas de travailler avec des deadlines moins oppressantes ?
Les menaces et les limites des influenceurs virtuels
Quid de la santé mentale de l’audience ciblée ?
Un des inconvénients potentiels des influenceurs virtuels est leur impact sur la santé mentale des jeunes. La plupart des influenceuses virtuelles, comme Aitana Lopez, sont très sexualisées et définissent des standards de beauté irréalistes. Stéphane Galienni met en garde contre l’effet négatif que ces images peuvent avoir sur l’estime de soi des adolescents : une audience principalement féminine se situant entre 18 et 24 ans. Les influenceurs virtuels sont donc vecteurs de risques sociaux-éthiques, aux antipodes du « body positivisme ».
Un manque d’authenticité
Bien que les influenceurs virtuels puissent attirer certaines marques, ils peuvent manquer d’authenticité, alors même les consommateurs y sont de plus en plus sensibles. Un influenceur virtuel, par définition, n’a pas le côté humain qui permet de créer une connexion émotionnelle réelle avec le public. Comment faire confiance à une IA dont chaque fait et geste est paramétré par son créateur ?
La concurrence et possible saturation à termes du marché
À mesure que de plus en plus de marques adoptent les influenceurs virtuels, le marché pourrait se saturer. Cette saturation pourrait diminuer l’impact et l’attrait des campagnes utilisant des influenceurs virtuels, les rendant moins efficaces à long terme. S’agit-il d’un phénomène de mode ou est-ce au contraire quelque chose qui va s’ancrer dans nos habitudes de consommation ?
L’utilisation des influenceurs virtuels offre de nombreuses opportunités, notamment en termes de disponibilité, de coût et de flexibilité. Cependant, il est crucial pour les marques de prendre en compte les risques potentiels liés à l’authenticité et à l’impact sur la santé mentale des jeunes. Une approche équilibrée, combinant influenceurs humains et virtuels pourrait peut-être être la clé pour maximiser son ROI (retour sur investissement) tout en conservant des liens humains avec son audience.
Selon-vous, doit-on avoir peur de l’IA ? Découvrez-le en lisant notre précédent article.
